En 2016, le taux de pénétration du secteur de l’assurance au Burundi s’est fixé à 0.78% du PIB, le plus faible de l’EAC. Worou Kodjo Salami, Directeur du cabinet international Moeglin au Burundi,
a ainsi lancé un appel aux assureurs burundais les sollicitant “à se professionnaliser et innover des produits d’assurance qui répondent réellement aux besoins de la population en termes assurantielles afin que cette dernière souscrive à leurs produits”
Depuis 2017, le marché burundais de l’assurance est constitué par 8 compagnies d’assurance (BIC, Bicor, Egic, Jubilee, Socabu, Socar, Sogear et Ucar). De 2012 à 2016, le chiffre d’affaires réalisé par ce secteur a été en hausse continuelle. Il est passé de 28 milliards Fbu à 37 milliards de Fbu.
Mais, comparé aux autres pays de la sous-région notamment de l’EAC, le marché burundais de l’assurance est encore étroit avec un taux de pénétration, sur les 5 ans, estimé en moyenne, à 0,84% – à part l’Ouganda, avec un taux de pénétration presque le même, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie affichent des taux aux alentours de 2 et 3%.
Le dernier rapport l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances –ARCA- a tablé le taux de pénétration de l’assurance au Burundi à 0.78% du PIB en 2016 avec plus de 70% des primes générées par l’assurance non-vie. La Socabu étant le leader du marché avec plus de 40% des primes émises du secteur, suivis de Jubilee et Bicor, respectivement avec, 21% et 17%, des parts.
Par ailleurs, on notera que la problématique des faibles taux de pénétration reste un problème épineux presque partout en Afrique. D’après le rapport du Swiss Re Institute 2017, “l’Afrique reste un nain mondial en matière d’assurances. Hormis l’Afrique du Sud, qui affiche un taux de pénétration de l’assurance élevée de 15%, et le Maroc, avec un taux de 3%, tous les autres pays ont des taux de pénétration d’assurance insignifiants avec une moyenne autour de 1% au niveau des pays francophones.”
Worou Kodjo Salami, Directeur du cabinet Moeglin au Burundi, cabinet international d’actuariat, dans une interview accordée à la rédaction d’Akeza.net a appelé “les acteurs du marché burundais de l’assurance à se professionnaliser et innover des produits d’assurance qui répondent réellement aux besoins de la population, non seulement qui les aident à sauvegarder leur argent mais aussi les protègent en cas de sinistre”.
Sur ce, il a mentionné “les initiatives du gouvernement burundais à conduire des réflexions au niveau de l’ARCA sur la micro-assurance notamment celle inhérente à la population agricole qui représente plus de 90% de la population burundaise”. Par ailleurs, selon ce spécialiste en design de produits financiers (banque et assurance) a indiqué qu’”en Afrique pour relever le taux de pénétration, les acteurs de l’assurance se doivent d’introduire l’assurance africaine et cela n’est possible qu’avec la compréhension des besoins réels des populations”.