Au Burundi, le taux de pénétration des assurances (vie et non vie) est estimé à moins de 1% du PIB. Dans le dernier rapport de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances,
c’est l’assurance vie qui accuse encore un retard conséquent dû à la culture d’assurance très peu développée, à l’ignorance de la part de la population burundaise de ce type d’assurance, à la faiblesse des revenus au sein de la population et au manque d’intermédiaires capables d’expliquer et de vendre les produits d’assurance vie.
D’après le dernier rapport de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA 2017), le taux de pénétration de l’assurance au Burundi s’est situé à 0.78% du PIB en 2016. Le taux de pénétration étant le rapport entre le chiffres d’affaires réalisé par les sociétés d’assurance dans les branches non vie et vie et le PIB, c’est cette dernière qui accuse un retard plus conséquent car sa contribution dans le chiffre d’affaires global du secteur n’est à peine que de 30%.
Quelques facteurs tels que la culture d’assurance très peu développée dans le pays, l’ignorance de la part de la population burundaise de ce type d’assurance, la faiblesse des revenus au sein de la population et le manque d’intermédiaires capables d’expliquer et vendre les produits d’assurance vie sont les principaux facteurs avancés par l’agence pour expliquer ce retard de la branche vie.
De par ces facteurs susmentionnés, c’est évident que la branche vie est confrontée à divers obstacles qui freinent encore son éclosion. Mais ce constat n’est pas particulier pour le Burundi, la pénétration de l’assurance reste très faible en Afrique.
De par ces facteurs susmentionnés, c’est évident que la branche vie est confrontée à divers obstacles qui freinent encore son éclosion. Mais ce constat n’est pas particulier pour le Burundi, la pénétration de l’assurance reste très faible en Afrique. Hormis l’Afrique du Sud (plus de 15% du taux de pénétration), le total de primes avoisine 1% du PIB, la branche vie contribuant, en moyenne, à hauteur de 25%.
Outre la faiblesse des revenus des populations africaines, quelques points communs inhérents à la tarification, la communication et la distribution ont déjà été relevés par différents experts du secteur pour expliquer la faible pénétration de l’assurance vie en Afrique.
En effet, tout d’abord, la plupart des produits d’assurance vie proposés en Afrique sont identiques à ceux offerts dans les pays industrialisés et ne sont donc pas adaptés aux réalités du continent. Certains assureurs en Afrique ont commencé à changer cela en adaptant leur service aux réalités locales notamment avec l’introduction des micro-assurances.
La communication et la distribution des produits d’assurance constituent également des barrières à l’essor de ce secteur sur le continent. L’assurance vie étant commercialisée surtout par les intermédiaires d’assurance (agents et courtiers d’assurance), ces derniers sont en nombre insuffisants et/ou manquent d’expertise pour pouvoir vendre à la population les services et produits d’assurance.
Dans les pays industrialisés, la branche vie a été massivement commercialisée notamment par le biais des réseaux d’agences bancaires via « la bancassurance ». Cela est impossible en Afrique vu le manque voire l’absence observée de ces dernières dans les régions les plus reculées. Dans certains pays d’Afrique comme le Kenya, la Tanzanie ou le Rwanda, de nouveaux canaux de distribution, en particulier numériques, ont été développés pour pallier à ce manque d’agences bancaires ou d’assurances.
Ainsi via les plateformes de paiement mobile à l’instar de M-PESA, le développement de la distribution digitale permet une diminution substantielle des charges d’exploitation des assureurs et delà favorise la mise en place de grilles tarifaires davantage accessibles aux populations locales dont 45%, en moyenne, vivent encore avec moins de 1,25 dollar par jour.
Au Burundi, les assureurs, en s’inspirant de ces modèles d’assurance réussis dans d’autres pays d’Afrique, peuvent permettre le développement de ce secteur et delà accroitre la résilience des ménages face aux évènements non prévus (accident, maladie, etc.) qui les paupérisent.
Blaise NKURIYINGOMA